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mardi, 23 décembre 2008

Avant une catastrophe

Par Antoine Clapas

manif.jpgLes lecteurs qui reçoivent Les Epées se disent peut-être que les paragraphes du dossier consacrés à la réforme des lysées sont périmés, du fait de la suspension du projet du ministre Xavier Darcos. Il n’en est rien. Non seulement la réformette démange le Ministère, non seulement il s’exerce sur lui toutes sortes de pressions, mais il importe surtout d’avertir sur les incongruités que comporte cette réforme, et d’examiner les questions de font comme ce dossier le propose.


Mais c’est sur un autre point que je voudrais attirer l’attention de nos lecteurs. Les manifestations qui se déroulent en ce moment contre ce projet suspendu/enterré s’accompagnent de violences venant de certaines banlieues difficiles, et dont les médias, probablement conseillés, se font peu l’écho. Comme d’habitude, des groupes s’agrègent aux lycéens pour démolir, pour attaquer la police, s’en prendre aux institutions.


Qu’un malaise social existe, nul ne le contestera. Il est difficile d’expliquer à tout le monde que l’ État puisse prêter des milliards virtuels à des banques et qu’il ne peut pas en même temps donner vingt millions à Sarcelles pour compléter un projet améliorant l’urbanisme et la vie au quotidien. Cependant, jusqu’à quand les adultes cesseront-ils leur démagogie ? Il n’est pas admissible que des mineurs prétendent faire grève et qu’ils manifestent au lieu d’étudier. Les jeunes sont infiniment manipulables et manipulés. Ils ne possèdent généralement aucune culture politique, très peu de capacité dialectique, ils ne possèdent pas non plus le degré de responsabilité qu’une personne adulte est censée détenir. Il est faux de faire croire que la politisation de la jeunesse fasse partie de l’éducation du citoyen. En général, la logomachie habitue à la logomachie, la vulgarité et les gesticulations n’aboutissent qu’à former des personnes agitées et vulgaires. Il est beaucoup plus difficile de proposer l’éducation, l’acquisition du minimum culturel, en vue du bien civique prochain, plutôt que de faire gueuler des adolescents en leur apprenant à ne rien respecter – ni la « démocratie » tant vantée, ni la loi, ni l’ État. Les parents sont les premiers responsables de cet état de fait, en n’interdisant pas à leurs enfants de manifester plutôt que de rester chez eux et d’étudier. Qu’ils se plaignent ensuite du creux intellectuel de leurs enfants, ou bien que ces derniers reçoivent des coups ou encore qu’on leur ait dérobé leur portable !


Dans la même veine de vilénie mentale, lorsque les voyous attaquent, démolissent, blessent des jeunes ou des adultes, des tas de gens qui se croient très raisonnables disent partout que la faute est à … pas d’argent, pas d’emploi, pas d’association, etc. On peut très bien encourager l’embauche, solliciter des moyens et des facilités pour les associations sans pour autant passer de l’autre côté de la raison, dire n’importe quoi, légitimer – directement ou indirectement – la violence, la haine, la barbarie. Le malaise sociale ne légitime pas la violence sur des personnes innocentes – et quand bien même seraient-elles coupables ! On ne fait pas la Justice soi-même ! sur des institutions qui vous représentent, que vous le vouliez ou non, chers démocrates. Mais ces principes, avec le bon sens, sont bafoués au profit de l’affectivité, d’une compassion aveugle, qui justifie tout – le pire. Il n’y a pas de mort ? Pas encore. Attendez un peu, cela va venir. Immanquablement. Nous sommes au bord de l’explosion en maints lieux de ce pays.  Il faudra alors prendre ses responsabilités.


La crise est politique. Comme le disait bien un ancien surveillant de Sarcelles passé à la politique avant d’en sortir dégoûté, la solution est politique. Elle réside dans la prise de responsabilités de tous, dans le dialogue – pas dans la logique conflictuelle. Seulement, il est un cas où la force doit être employée et qui n’est pas le conflit, où ce n’est pas une personne privée qui agit, mais la force de la loi. L’ État n’a pas à transiger avec des voyous, avec de mini terroristes qui inquiètent des villes entières : Garges, Sarcelles, Saint-Denis, Nanterre, Clichy… Nous avons pris l’habitude de savoir que les banlieues possèdent des armes et des lieux où la police n’a pas le droit d’entrer. La démocratie française se juge ainsi. Le Livre VIII de la République de Platon annonce l’ère où la future démocratie (régime péjoratif pour notre philosophe) voit se promener librement les criminels dans la rue… Cette description théorique vaut d’être relue à l’aune de la concrétisation actuelle du régime.



Antoine Clapas

 

Publié dans Humeurs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : les épées, blog, éducation nationale, démocratie, darcos |

Commentaires

Bonsoir,
Vous avez parfaitement raison en rappelant le rôle des parents concernant les manifestations, les grèves de leurs enfants.
Malheureusement, certaines familles légitiment les absences au Lycée en invoquant la grève ou la manifestation. D'autres, effrayées des scènes aperçues à la télévision, préfèrent garder leurs enfants à la maison.

D'ailleurs, il règne en la matière une telle opacité: qui conduit ces manifestations, qui organise des"piquets de grève" devant les lycées? qui appelle au boycott des cours? Nullement des enseignants comme les médias aiment le raconter mais des militants de gauche et d'extrême gauche.
Comment les collégiens, les lycéens en seraient-ils informés?
Rares sont ceux qui savent distinguer la droite politique de la gauche; nul ne vient leur expliquer la manipulation. Au contraire! qui voit-on dans ce cas à la sortie des établissements scolaires? des militants de gauche et d'extrême gauche et les médias ne dénoncent jamais ces faits.
C'est une véritable mascarade.

Écrit par : Lagrange | vendredi, 16 janvier 2009

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